Récit d'un retour
«Si on mourn pas ce qu’on a perdu – parce qu’on a tous perdu quelque chose, à part genre Jeff Bezos à marde et autres milliardaires sans âme – on aura pas la force de lutter pour reconstruire un monde meilleur, après sa chute. Et dieu sait qu’il y en a en masse, d’la job! La révolution des dernières semaines, c’est la pointe de l’iceberg. Ça va nous prendre toute notre petit change, toute notre courage, pour continuer de se battre pour contre les inégalités qui ont été révélées au grand jour à cause de la pandémie. Pis pour réinventer notre vie à nous, notre après, pour qu’elle fitte avec le monde nouveau, et avec les valeurs qui nous gonflent le chest d’importance.»
Noël triste
«Une boule d’angoisse, de tristesse et de nostalgie me serre le ventre des jours avant le fameux réveillon. C’est d’autant plus difficile à vivre que de toute part, des réseaux sociaux aux publicités dans le métro, on me bombarde de; «C’EST NOËL FAUT VRAIMENT ÊTRE DE BONNE HUMEUR PIS CÉLÉBRER PIS ÊTRE JOYFUL, SWING LA BACAISSE, AWAILLE.»
Le droit de rien crisser
«Suffit de taper les mots «self-care» et «productivity» dans un moteur de recherche pour voir où le bât blesse. Plein d’articles nous disent que le self-care, dans le fond, c’est le moteur, la clef, de la productivité. Basically; prends soin de toi pour mieux jouer ton rôle dans notre société de production, pour faire mieux rouler l’économie, pis plus vite. Pas pour devenir un meilleur humain, pas pour découvrir tes intérêts cachés, pas pour prendre le temps de penser, pas pour enjoy ton existence, pas pour juste te fucking reposer, nenon; pour que tu puisses produire plus. Fuck ça.»
Voyager toute seule, c’est pas juste pour les tough
«Y’a un saying que j’adore : Fear is ten feet tall and paper thin. Ça résume pas mal ce que je pense de partir seule. Avant le départ, on capote, on dort pas, la tête remplie de what if. Pis une fois sur place, usually, on se rend compte qu’on capotait pour rien, pis qu’on est capable d’handle les défis que la vie nous envoie. Pis qu’on est même capable de les apprécier, des fois.»
Le luxe de crisser son camp
«Internet regorge de blogueurs-voyage-lifestyle qui prétendent que la seule chose qui t’empêche de réaliser tes rêves, c’est toi-même. Ton bon vouloir. Ton guts. Que pour aller voir le monde, suffit de lacer tes souliers, de tout quitter pis de partir à l’aventure. Bullshit.»